Bon, prenons les choses dans l'ordre. Voyons tout d'abord les définitions officielles:

  • D'après le jargon, un dinosaur est une machine ancienne.
  • Le dino pratique la paléo-informatique. Il code souvent en FORTRAN77.
  • La Dino est magnifique, elle est d'une vulgarité italienne indépassable . C'est une très belle Ferrari, dessinée pour des cons d'américains qui n'y ont rien compris.
  • Le dino est un ancêtre, qui refuse de voir l'évolution du monde en face.

Je suis tout ça un peu, et plein d'autres choses. Suis-je un dino parce que je préfère les vieux Nikons (et surtout le Nikkormat :) ? Suis-je un dino parce que je ne me suis pas encore mis au web2.0 ? Suis-je un dino parce que j'ai trop d'expérience aux yeux des employeurs ? Suis-je un dino raté parce que je n'ai pas encore la Fiat éponyme ?

Non, rien de tout ça. Je suis un dino auto-proclamé parce que ma lucidité me pose souvent la question ultime: "n'était-ce pas mieux à vent ?". Non, ça n'était pas mieux avant, pas dans tous les domaines. La médecine a fait d'énormes progrès. Quelques barbus nous ont offert le jouet Ternet. (d'autres exemples bientôt). Mais je n'aime vraiment pas certains aspects de l'évolution du monde. J'explique.

L'architecture, par exemple, ne remplit plus son rôle des temps anciens: rendre le cadre de vie plus agréable. On fabrique maintenant des "trucs pour habiter". Combien de batiments construits depuis ces trente ou quarante dernières années seront encore regardables dans cinquante ans ? Certains répondent "oui, tu sais, mais les couts, blabla...". Combien de citées de masse, de barres d'HLM a-t-on détruits depuis quelques années, pour épargner à leurs habitants l'angoisse d'y habiter ? Combien de cités-dortoir condamnent leurs habitants à l'achat et à l'utilisation d'une automobile parce que les petits commerces de proximité ont été sciemment oubliés, au bénéfice de grandes surfaces déshumanisées ?

Autre exemple: l'informatique, métier que j'ai choisi à la glorieuse époque des débuts du 6502, premier µprocesseur à grande diffusion. J'ai connu beaucoup de choses, j'ai travaillé dans un laboratoire de recherche à la pointe technologique du moment (ahh, les bitslices AMD :). J'ai gagné parfois beaucoup de sous, j'ai rencontré des géants du jeu vidéo, des grand maitres des couches basses des systèmes d'exploitation. J'ai même codé pour des composteurs de tiquets de métro, c'est dire si j'ai tout connu. Hélas, depuis quelques années, j'ai un peu perdu l'envie de tripoter les 'dinateurs dans un cadre professionnel. Trop de contraintes, trop de developpements kleenex, tojours l'obsession de livrer à temps un produit qui n'est pas fini, pas vendable... L'informatique, c'est plus ce que c'était...

Voilà, ce billet n'est pas terminé, je le livre en l'état, à vous de le prendre avec le deuxième degré de rigueur...

suite, 27 mars 2006: Le dinosaure, aka nostalgique du bon vieux temps, a essayé la photographie numérique. Il n'a pas été convaincu par la chose. C'est amusant, certes, mais cela manque vraiment de sensualité. Il n'y a pas l'instantanéite du claquement du miroir: la plupart des APN bas-de-gamme (bas-du-plafond ?) mettent une fraction non négligeable d'un microfortnight avant de réagir...