Les gens cherchent. Ils cherchent du travail, mais n'en trouvent pas tous. Ils sont trop jeunes, pas assez expérimentés. Heureusement le gouvernement vient à leur secours. Ils sont trop vieux, pas assez expérimentés. Le gouvernement va créer spécialement pour eux le CDE. Les entre-deux-ages, eux, font comme les autres. Ils écrivent, ils répondent, ils se demandent si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, mais leur famille, leur amour les retiennent là où ils sont. Rechercher un travail, c'est un peu être violoniste urinaire.

Les gens cherchent. Ils cherchent un logement, mais n'en trouvent pas tous. Ils sont trop pauvres, ils sont chômistes. Hélas, le gouvernement ne fait pas grand chose pour les aider. Si la précarité de l'emploi est institutionalisée, pourquoi ne pas faire de même avec la location d'un logement ? Créer l'équivalent de l'assurance chômage pour les bailleurs d'appartement. Afin qu'il soit plus facile pour les précaires de se loger, et leur éviter de perdre confiance dans la société dont ils partagent, parfois malgré eux, les errances.

Les gens cherchent. Ils cherchent le bonheur. Mais on ne cherche pas le bonheur, voyons. On lui court après. Le bonheur est là, partout autour de nous. Les petites bulles de bonheur sont omniprésentes. On peut tendre la main, regarder un peu attentivement, ouvrir les oreilles, et attraper un petit morceau de bonheur. Malheureusement, dans le monde moderne, les petites bulles ne font pas tout... Pour résister aux mauvais cotés de la civilisation, il faut une carapace adéquate.

Les gens cherchent. Ils cherchent une carapace. Ils cherchent à avoir une existence sociale, un endroit à eux. Un endroit où ranger leurs livres, un endroit où recevoir leurs enfants, un endroit pour partager un moment de (justement) bonheur avec leur chérie d'amour. Les gens cherchent désespérément une recette pour que le monde dans lequel ils vivent puisse leur redonner confiance dans l'avenir.

L'avenir me fait peur.